Le Buron de Besse est un bâtiment dont la conception présente plusieurs caractéristiques qui permettent de faire des économies d’énergie considérables.
Le bâtiment étant situé à ~ 950 m d’altitude au pied du massif du Sancy qui culmine à 1886 m la température hivernale est bien plus froide qu’en plaine. Voici comment nous avons conçu ce bâtiments en 3 années en associant auto construction et construction assistée par les professionnels du bâtiment.
Un tel bâtiment aurait une facture énergétique de chauffage eau chaude et chauffage central de 25.000 Kwh par an s’il était de conception classique. Or avec la conception nous pouvons estimer la facture énergétique à moins de 10.000 Kwh, peut être même sous les 5000 Kwh…. nous ferons des relevés. La dépense d’énergie de ce bâtiment est divisée par 3 ou 4 avec un peu de bon sens. Et bien sûr, il faut y penser au départ, ce n’est pas une fois le bâtiment terminé qu’il faut réfléchir aux moyens pour économiser de l’énergie.
Etape 1 : L’orientation du bâtiment.
Le bâtiment comporte 7 façades et seulement 2 façades sont au nord, les 4 autres sont orientées Est, Sud Est, Sud, et Sud Ouest. Ce qui permet une exposition solaire importante.
Etape 2 : Partiellement enterré
Le bâtiment comporte un grand sous sol entièrement enterré, ce qui permet de récupérer des calories géothermiques. En effet, le sol dès que l’on se trouve à 1 m de profondeur garde une température très stable entre 12 et 15 °. Le sous sol permet en hiver de récupérer des calories qui maintiennent le bâtiment entre 12 et 15° en l’absence de chauffage, et en été, le sous sol permet de refroidir le bâtiment.
Les faces NORD-EST et NORD-OUEST du bâtiment sont partiellement enterrées car le terrain est en pente, ce qui permet d’isoler les murs nord de façon importante tout en récupérant encore des calories géothermiques.
Etape 3 : la position des fenêtres
Les fenêtres au nord sont de toutes petites fenêtres. Ce qui permet de limiter la perte de calories par les fenêtres. Les plus grandes fenêtres sont exposées SUD, et SUD-EST. Ainsi nous pouvons récupérer les rayons du soleil directement dans la maison. Un m2 de fenêtre permet de récupérer une puissance 200 à 600 watt selon la hauteur du soleil et la saison. En été, certaines fenêtres sont moins exposées car il y a une avancée de toit qui fait de l’ombre, tandis-que l’hiver le soleil plus bas éclaire pleinement les fenêtres.
Etape 4 : L’isolation
Cet aspect est important, et l’isolation du bâtiment est faite sans ponts thermiques. Les murs sont en fait des coffrages de polystyrène remplis de béton. Puis le polystyrène extérieur est crépis. Les murs sont donc composés de 4 couches : 1 de polystyrène intérieur de 5 cm + 15 cm de béton armé en 3 dimensions anti-sismique + 15 cm d’isolant extérieur polystyrène et enfin le crépis à la chaux de 25 mm.
Le toit est aussi isolé avec de grands panneaux de polystyrène de 24 cm qui sont fixés au dessus de la charpente en bois. pas de pont thermique non plus.
Etape 5 : Le système de chauffage :
Le toit exposé au sud est équipé de 20 m2 de panneaux solaires thermiques pouvant atteindre un puissance de 20 Kwh. Ces panneaux chauffent un fluide calo porteur qui réchauffe ensuite une réserve d’eau laquelle servira indirectement à la préparation d’eau chaude sanitaire via un échangeur (pas de stockage de l’eau chaude sanitaire en raison du risque bactériologique), ainsi que la vaste dalle en béton de 120 m2 qui constitue un énorme stockage de calories, permettant de régulariser la température. Et comme le bâtiment est bien isolé, les calories stockées sont peu dissipées à l’extérieur. Nous avons testé le bâtiment sans chauffage pendant une semaine. La température n’est pas descendue en dessous de 16° alors que la température extérieure était autour de 0 à 7 ° en moyenne.
Il y a toutefois un système de chauffage d’appoint au gaz. Et il sera possible d’ajouter un poêle à bois ultérieurement.
Etape 6 : L’aération.
Il faut y penser, une maison saine est une maison aérée. Pour une VMC classique, l’air frais est pompé dans les pièces humides ét rejeté à l’extérieur, créant une dépression dans la maison, l’air frais rentre par des ouïes situées dans les pièces à vivre. pour notre VMC, nous avons opté pour le double flux. Un échangeur thermique permet sans communication directe, de faire passer les calories de l’air sortant dans l’air entrant, lequel est distribué ainsi climatisé, dans les pièces à vivre. Système qui permet réchauffer l’air entrant en hiver, de le rafraîchir en été, sans coût énergétique. Astucieux non ? Mais plus coûteux, plus complexe à l’installation bien sûr.